Inaptitude et ancienneté : règles de calcul de l’ancienneté

La chambre sociale de la Cour de cassation vient rappeler par un arrêt rendu le 22 octobre 2025 les règles de calculs de l’indemnité spéciale de licenciement en cas d’inaptitude physique d’origine professionnelle. 

 

Les faits

un licenciement pour inaptitude contesté

Un salarié a fait l’objet d’un licenciement pour inaptitude physique et impossibilité de reclassement.
Lors du calcul des indemnités de licenciement et de préavis, l’employeur avait exclu la période d’inaptitude qui avait précédé la rupture, considérant qu’elle n’entrait pas dans le décompte de l’ancienneté effective.

Le salarié a contesté cette exclusion par l’intermédiaire de son avocat en droit du travail, estimant que la suspension du contrat pour inaptitude d’origine professionnelle ne pouvait pas interrompre le calcul de l’ancienneté, le lien contractuel n’étant pas rompu.

Outre le bienfondé du licenciement, un débat s’ouvre sur le calcul de l’indemnité spéciale de licenciement qui est demandée par le salarié en vertu de l’article L1226-14 du Code du travail. 

En effet, doit-on considérer que l’indemnité compensatrice de préavis qui est due par l’employeur dans cette dernière hypothèse doit s’intégrer au calcul de l’indemnité spéciale de licenciement? 

Les différences avec le calcul de l'indemnité de licenciement

Quid du préavis dans le calcul?

La question n’est pas sans intérêt dans la mesure où, en cas de licenciement (hors faute grave), la durée du préavis du salarié, qu’il soit réalisé ou non, doit être intégrée dans le calcul de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement.

Qu’en est-il en cas d’indemnité compensatrice de préavis lors d’un licenciement pour inaptitude professionnelle? 

Solution de la Cour de cassation

Pas d'intégration possible

La Haute juridiction vient par cet arrêt rappeler que l’indemnité versée pour compenser le préavis en cas d’inaptitude professionnelle ne vient pas décaler la date de rupture du contrat du salarié, contrairement à une indemnité compensatrice qui serait versée dans le cadre d’un autre motif de licenciement. 

De sorte que le calcul de l’indemnité spéciale de licenciement ne peut pas prendre en considération de façon fictive une durée de préavis qui n’a tout simplement pas existée. 

Cette solution, déjà acquise par la Cour de cassation, est logique.