La circulaire Unedic n°2025-03 du 1er avril 2025 opère un revirement s’agissant du différé spécifique d’indemnisation France travail. En effet, les indemnités transactionnelles, auparavant exclues, sont maintenant prises en compte dans ce différé.
Le différé spécifique d’indemnisation France travail consiste à retarder le versement de l’allocation chômage à l’expiration d’un différé d’indemnisation notamment en cas de prise en charge consécutive à une cessation de contrat de travail qui a donné lieu au versement d’indemnités ou de toutes sommes inhérentes à cette rupture.
Ce différé s’applique à toutes les sommes inhérentes à la rupture du contrat de travail lorsqu’elles sont supérieures aux montants minimums fixés par la loi.
Les indemnités transactionnelles permettent de régler amiablement un litige et portent exclusivement sur l’exécution du contrat de travail. Elles sont destinées à compenser un préjudice.
La circulaire indique expressément que sont désormais prises en compte dans le calcul du différé spécifique d’indemnisation les indemnités transactionnelles versées lors de la rupture du contrat de travail ou postérieurement à la fin du contrat de travail. Il importe peu que cette indemnité soit liée à l’exécution du contrat de travail.
Cela signifie que même si l’indemnité transactionnelle est liée à l’exécution du contrat de travail, et non directement à la rupture, si celle-ci est versée lors de la rupture du contrat ou postérieurement à celle-ci, elle doit être prise en compte dans le différé.
Cette circulaire vient mettre un terme au schéma habituel convenu entre les avocats des parties consistant, postérieurement à la rupture d’un contrat de travail, d’affecter des sommes transactionnelles à l’exécution fautive du contrat et non à la rupture pour éluder le délai de carence France Travail.
Cette technique, utilisé depuis longtemps, était tout de même risqué dans la mesure où cette affectation était souvent artificielle.
Aujourd’hui, cela n’est tout simplement plus possible.
Afin de prendre en compte cette nouvelle décision et d’exclure l’indemnité transactionnelle du différé spécifique d’indemnisation, il est important de prévoir le versement de cette indemnité au cours de la relation contractuelle, en amont de la rupture.
La transaction devra donc être conclue pendant l’exécution du contrat de travail.
Une autre solution pourrait être envisagée : une conciliation devant le Conseil de prud’hommes afin de bénéficier du régime dérogatoire prévu le Code du travail (exonération des cotisations sociales et du délai de carence dans la limite du barème fixé par l’article D.1235-21 du Code du travail).
La conciliation devant le Conseil de Prud’hommes permet aux parties de mettre un terme au litige par un accord constaté par procès-verbal au bureau de conciliation et d’orientation.
Cet accord permet de contraindre l’employeur à payer une indemnité forfaitaire au salarié dont le montant est déterminé, en fonction de son ancienneté, par l’article D.1235-21 du Code du travail.
Ce dispositif est réservé uniquement aux litiges liés à la rupture du contrat de travail et vaut renonciation à toutes réclamations ultérieures.
Il présente plusieurs avantages. D’une part, il permet d’obtenir une exonération d’impôt dans la limite de 6 fois le plafond annuel de la sécurité sociale et une exonération de cotisations sociales dans la limite de 2 PASS de la somme perçue à titre d’indemnités forfaitaires.
Toutefois, pour l’indemnité exonérée de cotisations sociales, il faut prendre en compte les montants déjà exonérés au titre de l’indemnité de licenciement.
De plus, dès lors que l’indemnité forfaitaire de conciliation excède l’indemnité de licenciement, elle sera soumise à la CSG-CRDS.
D’autre part, ce dispositif permet de s’exonérer du différé spécifique d’indemnisation France travail. En effet, dans le cadre d’un PV de conciliation, les sommes versées ne sont pas prises en compte pour ce différé, dans la limite du montant prévu par le barème
Dans l’hypothèse où l’affaire serait directement portée devant le Conseil de Prud’hommes, sans passée devant le bureau de conciliation et d’orientation, afin de bénéficier de l’exonération, il est conseillé aux parties de former leur demande en justice par présentation volontaire devant le bureau de conciliation et d’orientation (article R.1452-1 du Code du travail).
Comment faire ?
La complexité de l’optimisation sociale, fiscale et France Travail des indemnités transactionnelles est importante puisqu’elle impacte tout à la fois la somme nette perçue par le salarié et le montant total payé par l’entreprise.
Les nouvelles dispositions UNEDIC entraînent un bouleversement de ces optimisations et seul un avocat spécialisé en droit du travail pourra au mieux vous accompagner pour réduire, dans la mesure du possible, les prélèvements sociaux, fiscaux et l’impact sur vos droits auprès de France Travail.
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